
D’abord, NE PAS ATTENDRE! Ce n’est pas une fois que tout est en place que l’on commence à chercher comment on va financer le projet. C’est un processus qui peut prendre du temps, jusqu’à 6 mois, alors mieux vaut commencer maintenant.
Je dis ça, mais d’un autre côté, il faut avoir certaines informations pour pouvoir démontrer la solidité de son projet. Et il te faut un ou une comptable en qui tu as confiance pour t’accompagner dans cette étape. C’est un moment où deux têtes valent mieux qu’une.
En premier lieu, il faut un plan d’affaires, c’est-à-dire un document qui explique ce qu’est l’entreprise, comment elle fait ses ventes et sa promotion, ses avoirs, ses ressources humaines, etc. Il existe un bon nombre d'exemples sur le web comme ceux de la CBDC, de l’APÉCA, de la BDC, etc.
Pour te présenter devant une organisation qui pourra te prêter de l’argent, tu dois aussi avoir en main les états financiers de l’entreprise pour les trois à cinq dernières années. Quand je te disais qu’il faut quand même que ton projet soit un peu avancé… Certaines institutions pourraient aussi te demander les renseignements de la liste suivante :
- Les détails de ton projet d’achat;
- Le montant que tu cherches;
- Ce qui est nécessaire pour le développement de ton entreprise (fonds de roulement et investissements à venir);
- Le bilan, soit une « photo à un instant donné » de la situation de l’entreprise - ça peut être un bilan d’ouverture ou un bilan à une date donnée dans l’année;
- L'état des résultats, le mouvement de trésorerie et les bilans projetés sur trois ans avec une ventilation mensuelle du premier exercice - hourra pour les comptables;
- Ton bilan personnel et celui de tes associées si tu en as; et
- Ton curriculum vitae et celui de tes partenaires.
En passant, ce n’est pas une liste exhaustive, mais ça peut te donner une bonne idée à quoi t’attendre. Ça permet de vraiment saisir la situation financière de l’entreprise que l’on veut acquérir. En comprenant bien ces données, on sait exactement à quoi on a affaire.
Ah oui, une autre chose : toutes les entreprises assument des risques.
Quels sont les risques auxquels l’entreprise que tu convoites fait face? Et comment prévois-tu réduire ces risques? C’est important de faire le tour de ces questions parce que tous les gens qui accepteront de te rencontrer vont te les poser.
Qui rencontrer?
C’est toujours plus facile de rencontrer des gens qui nous connaissent déjà. Alors, si tu as une institution financière préférée où tu fais déjà affaire, c’est sans doute la première porte où tu voudras frapper. N’oublie pas que l’institution financière du cédant peut aussi être « une bonne porte à cogner » puisqu’elle a l’historique de l’entreprise.
Par contre, il ne faut pas être surprise si une seule source de financement ne couvre pas tous tes besoins.
C’est pourquoi il faut être prête à frapper à d’autres portes. N’hésite pas à t’informer auprès d’autres entrepreneures pour connaître la réputation des différentes organisations que tu considères. Tu trouveras plus facilement celles qui cadrent le mieux avec toi et tes valeurs. Et recherche des organisations qui financent le type d’activités dans lequel tu t’embarques et qui ont un historique de succès.
Ça te permettra aussi d’identifier des gens qui peuvent te présenter aux personnes responsables de déterminer les projets retenus. D’expériences, ces rencontres sont plus faciles quand quelqu’un fait les présentations avant, même de façon virtuelle. La glace est brisée avant le début de la discussion. Tu peux également leur envoyer ton projet (de façon confidentielle évidemment), ou à tout le moins, un résumé de celui-ci. Ils seront en mesure de mieux se préparer et la discussion en sera plus fructueuse.
Qu’est-ce qu’on dit pendant la rencontre?
Je t’avoue bien candidement qu’avant chacune de ces rencontres, j’avais des sueurs froides. À chaque fois, je me suis répété cette petite phrase que j’ai vu sur une affiche : « Tout ce que je désire se trouve de l’autre côté de la peur ». Comme quoi les moments difficiles sont parfaitement normaux dans la réalisation de tout projet important.
Une fois à la rencontre, il ne faut pas hésiter à parler de ce que tu cherches, mais sans trop insister sur les détails. Laisse la conversation suivre son cours, réponds franchement aux questions qui sont posées.
Certaines personnes m’ont dit qu’elles s’étaient fait accompagner de leur comptable pour ces rencontres. Pas pour que leur comptable réponde à leur place, mais plutôt pour avoir quelqu’un pour répondre aux détails plus pointus et également pour pouvoir discuter de la rencontre après coup.
Il est possible que les différentes organisations te demandent de leur faire parvenir des documents ou de l’information additionnelle. Si tu veux continuer à discuter, il faut répondre à ces demandes. Par contre, si tu n’as pas eu un bon feeling, tu as toujours le droit d’arrêter les démarches.
Le réalisme doit être au rendez-vous
Un dernier conseil (ou deux) - sois réaliste dans tes demandes. Ce que je veux dire c’est qu’il ne faut pas trop étirer ton budget pour répondre aux exigences d’une organisation qui fait des prêts commerciaux. Garde-toi une marge de manœuvre pour ne pas être prise à la gorge. De la même façon, sois réaliste dans tes prévisions pour les prochaines années. Mieux vaut prévoir pour des jours plus difficiles et être agréablement surprise si tu dépasses tes prévisions.
Et finalement, fais le tour des programmes gouvernementaux. Il en existe plusieurs conçus pour encourager les femmes à se lancer en affaires. Pourquoi ne pas en profiter?
Bonne chance!
On en gagne et on en perd
Ce ne sont pas toutes les demandes de financement qui sont acceptées. Il faut être prête à essuyer un refus. Si on te dit non, demande pourquoi. Cela t’aidera à peaufiner ta prochaine demande. Tu peux aussi voir avec l’institution si tu peux modifier ta demande pour qu’elle cadre dans leurs critères.
Mais surtout, ne sois pas trop découragée et dure sur toi-même. Tu commences dans le domaine. Sois ouverte aux suggestions et va chercher de l’aide additionnelle si tu en sens le besoin!
À noter : Dans cet article, le "Je" est une narratrice fictive. Ce texte n'est pas un témoignage, il est uniquement inspiré de faits réels. Toute ressemblance avec des personnes ayant participé au programme n'est que pure coïncidence.